Minvoul Israël ! Ce petit coin du Haut-Ntem où les routes promettent toujours d’être belles… mais restent coincées entre deux factures impayées. Et cette semaine, c’est au chantier CKDO que le ton est monté : les employés de CODE CASA, ont décidé de ranger les pelles et de sortir les pancartes. Raison ? Plusieurs mois de salaires en souffrance. Oui, plusieurs mois. Pas plusieurs jours. Pas quelques retards. Non : des mois.
Sur le terrain, les ouvriers ont la dalle, au sens propre comme au figuré. Les bras sont musclés, les poches sont vides, et les promesses… aussi solides que le ciment qu’on leur demande de couler sans être payés. Pendant ce temps, les chefs se renvoient la balle avec une précision digne d’un match de ping-pong.
CODE CASA dit : “Ce n’est pas nous, c’est la sous-traitance !”
La sous-traitance répond : “Ce n’est pas nous, c’est CODE CASA !”
Et pendant qu’ils se rejettent la faute comme un ballon brûlant, les ouvriers eux, brûlent de faim.
Mais il faut le dire : CODE CASA et la sous-traitance, c’est un vieux feuilleton d’amour toxique. À chaque chantier, la même romance : on s’embrasse au lancement du projet, on encaisse les avances, et quand vient l’heure de payer les ouvriers, tout le monde disparaît mystérieusement, comme par enchantement.
Résultat : des routes qui ne mènent nulle part, des ponts qui ne
tiennent pas debout, et des ouvriers qui commencent à ressembler à des figurants d’un film intitulé “Travaille pour la Patrie, crève pour ton patron.”
À Minvoul, les habitants ne sont plus dupes. Ils voient bien que les pelles se reposent plus que les travailleurs, que les brouettes servent davantage à transporter les mensonges qu’à charrier du sable. Et surtout, ils savent qu’ici, le seul béton qui tienne vraiment, c’est celui du silence autour des impayés.
Pendant ce temps, les dirigeants jouent à cache-cache avec la vérité. Chacun se dit “victime du système”, comme si le vrai drame n’était pas en bas, là où les ouvriers comptent les jours sans salaire et les repas sautés.
Mais attention : à force de prendre les employés pour des briques, il y en a un jour qui vont se servir de leurs pelles autrement.
En attendant, le chantier CKDO du Haut-Ntem reste un symbole parfait du mal gabonais : beaucoup de discours, un peu de ciment, et zéro respect pour ceux qui font le vrai boulot.
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