MITZIC-OKANO : UN ÉLÉPHANT TUEUR SÈME LA TERREUR, TROIS MORTS EN MOINS D’UNE SEMAINE

Publié le 7 octobre 2025 à 13:58

Okano ( MITZIC ) Ce qui ressemblait à une simple rumeur de village prend désormais des allures de véritable drame régional. Trois morts en l’espace de quelques jours, des villages sous le choc, et un seul suspect officiellement désigné : un éléphant. Oui, un éléphant, et pas n’importe lequel un mastodonte qui semble s’être autoproclamé justicier de la forêt.

Le premier drame s’est produit il y a quelques jours dans le village Ekook.
La victime, M. Mba Ntoutoume, plus connu sous le nom de “Maping”, un homme respecté et bien connu dans la contrée, aurait été surpris par le pachyderme alors qu’il revenait d’une activité champêtre. Les témoins parlent d’une scène d’une rare violence, un choc brutal, une charge imprévisible. Maping n’aura pas eu le temps de réagir.

Quelques jours plus tard, à peine le deuil entamé, c’est le village d’Oboui qui se réveille avec la même tragédie. Un autre ressortissant, dont l’identité n’a pas encore été formellement confirmée par les autorités locales, aurait trouvé la mort dans des circonstances similaires. Deux attaques rapprochées, deux vies fauchées, un mode opératoire identique.

Entre peur, incompréhension et colère, la population d’Okano ne sait plus à quel esprit se vouer. Certains habitants parlent d’un éléphant enragé, d’autres évoquent une bête mystique, fruit d’anciennes croyances ou de malédictions oubliées. D’autres encore, plus 

pragmatiques, pointent du doigt la destruction progressive des zones forestières, qui pousserait les animaux à s’aventurer de plus en plus près des zones habitées.

''Ce n’est plus un simple conflit homme-faune, c’est une guerre de territoire !”, confie un notable d’Ekook, encore sous le choc. “Nos champs sont détruits, nos vies sont menacées. Aujourd’hui, on pleure nos frères, demain, qui sait ?''

Pendant ce temps, les autorités locales et les agents des Eaux et Forêts tentent de retrouver la trace du pachyderme meurtrier. Mais la tâche s’annonce délicate : dans la dense végétation du Woleu-Ntem, chaque pas se perd, chaque piste s’efface. Les équipes sont sur le terrain, prudentes mais déterminées à “neutraliser la menace”, selon les mots d’un responsable départemental.

La psychose, elle, s’installe. À la tombée de la nuit, plus personne ne s’aventure seul dans les champs. Les conversations tournent toutes autour du “tueur à la trompe”. Certains ironisent, parlant d’un “éléphant serial killer”, mais l’humour peine à cacher la peur bien réelle.

Au-delà du drame, cette affaire relance le débat sur la cohabitation difficile entre l’homme et la faune sauvage, un sujet récurrent dans plusieurs provinces du Gabon. Les éléphants, autrefois symboles de force et de sagesse, sont aujourd’hui perçus comme des menaces par des populations rurales qui se sentent abandonnées.

Le mystère reste entier : simple accident répété ou animal guidé par des forces qu’on ne comprend pas ?
En attendant que la lumière soit faite, les villages d’Ekook et d’Oboui retiennent leur souffle, entre douleur, peur et attente d’une réponse claire des autorités.

Pour la Une Woleuntemoise depuis Mitzic Clovis Minko Mintsa


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