
Le "Train du Développement" : Arrêt sur Image
Ah, Mitzic ! La voilà qui entre, elle aussi, dans le cercle très fermé des villes qui ont eu droit au « lancement officiel » de leurs travaux de voirie. Hier, ce fut une « journée historique » nous dit-on. Un événement si crucial qu'il a mobilisé tout ce que la province compte de figures éminentes : Gouverneur, Délégués spéciaux (le Colonel Charly Christian ASSAME MEFANE en tête, bien sûr) et, pièce maîtresse du décor, un certain Monsieur BEKALE BE NZE CONSTANT, candidat de l'UDB, présenté comme le « véritable moteur » de cette énième promesse présidentielle.
On ne se moque pas ! Si un candidat doit faire office de moteur pour qu'un Président tienne sa promesse de base, c'est que l'Administration roulait sans doute... à vélo.
Bref, le Train de la 5ᵉ République a marqué son arrêt à Mitzic. Ce train est un peu spécial : il s'arrête surtout pour des cérémonies, laissant derrière lui une longue queue de wagons non livrés.
Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema a réaffirmé sa « volonté que nul territoire ne soit laissé en marge ». Magnifique intention ! Sauf que la meilleure façon de prouver qu'on n'oublie personne n'est pas de lancer de nouveaux chantiers, mais de finir les anciens !
C'est là que l'histoire devient croustillante, ou plutôt, crasseuse.
Le contrat a été confié, sans surprise, au fameux « Roi des chantiers
». Ah, le Roi ! Il excelle dans l'art de la coupe de ruban et des discours prometteurs, mais il est surtout tristement célèbre pour le syndrome de la « fuite des engins ».
Regardez le bilan de ce Monarque de la Maçonnerie : Minvoul n'est toujours pas fini. Les habitants d'Oyem ont déjà eu leur lot de patience forcée. On lance donc de nouvelles festivités à Mitzic, alors que les trous des premiers feux d'artifice sont encore béants dans la ville voisine !
C'est une stratégie brillante, reconnaissons-le : si on n'a jamais fini le premier, on ne peut pas vraiment dire qu'on a abandonné le troisième. On est juste dans une phase... d'accumulation créative de travaux non terminés.
Le délai est de six mois. Six mois. À Mitzic, on est dans les starting-blocks, priant pour que le « Roi » n'ait pas l'idée lumineuse de déménager toutes ses machines vers un nouveau « lancement historique » à la prochaine ville.
Les populations espèrent. Elles attendent. Elles veulent retrouver la « fierté de circuler ».
C'est tout le charme de la politique africaine : on ne juge pas un entrepreneur sur ce qu'il a livré, mais sur le nombre de chantiers qu'il a le courage de commencer. Félicitations à Mitzic pour ce nouveau départ. Et que le ciel vous préserve de la « pause technique de très longue durée » que Minvoul connaît si bien.

Rendez-vous dans six mois, ou peut-être pour le prochain lancement ! Qui sait, celui des travaux de l'autoroute entre les deux bouts de voirie non achevée...
Pour La Une Woleuntemoise NGOUA GROSJEAN
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