
À Minvoul, la fête est finie. Les urnes ont parlé avec la brutalité d’une vérité qu’on ne maquille pas : les fameuses Têtes Bien Faîtes, qui se voyaient déjà en phares éclairant la vallée, viennent de se prendre un éteignoir monumental. Résultat : zéro pointé, un gros zéro comme on en met aux cancres de fond de classe, sans même la peine d’écrire “peut mieux faire”. Ici, c’est plutôt : “doit redescendre sur terre”.
zéro bien rouge, rond, accompagné d’un commentaire sans pitié : “Peut aller réviser dans son village.”
Il faut dire que la coalition Minvoul Autrement avait pris l’habitude de se mirer dans le miroir. À les écouter, ils étaient la référence, la crème de la crème, les sauveurs du Haut-Ntem. Avec leurs candidats estampillés “modèle du nouveau paradigme”, ils se voyaient déjà en cours magistral de sciences politiques. Sauf qu’au village, les Minvoulois ont levé les yeux au ciel et lâché un : “On fait comment avec vos paradigmes pour trouver le savon ce matin ?”
Et parlons de leurs fameuses “assises”. Ah ! Ces grandes réunions qui, selon eux, devaient accoucher de la “refondation” de Minvoul. Mais qui, dans la pratique, ressemblaient davantage à des séminaires touristiques qu’à des retrouvailles populaires. Loin des réalités locales, ces assises ont surtout servi de décor pour se prendre en photo autour de tables nappées, avec de l’eau minérale bien fraîche et des stylos alignés comme des soldats au garde-à-vous.
Pendant que les “réflexions stratégiques” se rédigeaient en jargon de master 2, les mamans de Minvoul se débattaient toujours avec le prix du poisson, les jeunes avec le chômage, et les routes avec leurs ornières éternelles. Résolutions ? Belles phrases, zéro effet. Comme disent les vieux du coin : “Quand le ventre crie famine, le papier n’est qu’une serviette pour allumer le feu.”
Comme l’a résumé un vieux du coin, hilare : “Ils se sont assis… mais pas sur nos problèmes !”
Le Minvoulois n’est pas bête. Il écoute, il observe, il sourit parfois… mais le jour du vote, il tranche net. Ici, on n’a que faire des discours calibrés façon amphithéâtre : on veut du concret. On veut voir qui descend dans la poussière, qui partage la réalité des villages, qui se mouille dans les vrais problèmes.
Les Têtes Bien Faîtes, elles, ont préféré jouer à l’élite, convaincues que leurs cervelles brillantes suffiraient à convaincre. Mais la politique à Minvoul, ce n’est pas une dissertation. Ce n’est pas non plus une conférence avec PowerPoint. C’est le quotidien, les routes, la santé, les champs, les écoles. Et quand le peuple a compris que derrière la façade il n’y avait que de l’ego, il a simplement distribué la note : 0/20, hors sujet.

Tête de liste conseil départemental ( Minvoul Autrement )

Candidat aux élections législatives pour le 1er siège du Haut Ntem à Minvoul, sous la bannière de Minvoul autrement.

Le verdict est tombé comme une gifle. Pour ces “têtes bien remplies”, le rêve s’est transformé en cauchemar électoral. La sanction est d’autant plus cuisante qu’elle ne laisse place à aucune contestation. Pas besoin de recomptage, pas besoin d’avocats : le peuple a fermé le dossier avec la précision d’un couperet.
La leçon est claire et simple : à force de tenir des assises perchées dans les nuages, on finit par tomber de haut. Et cette chute, les Têtes Bien Faîtes l’ont apprise à leurs dépens. À Minvoul, on ne s’invite pas dans le cœur des électeurs avec des concepts gonflés d’ego, mais avec une présence sincère, des actes visibles, et un peu d’humilité.
Minvoul n’est pas un laboratoire d’expériences. Ici, soit tu travailles pour le peuple, soit le peuple te travaille dans les urnes.
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