La ville d’Oyem a été secouée par une succession dramatique d’accidents impliquant les bus de la compagnie Major Transport. En l’espace de seulement quatre jours – les 19, 21 et 23 septembre 2025 trois accidents se sont produits, dont le dernier a été le plus meurtrier avec deux décès, dont celui de Judicaël, et plusieurs blessés graves.
Pour les populations, ces tragédies à répétition ne sont plus de simples « faits divers », mais un véritable signal d’alarme. Car à force de se reproduire, l’exception devient la règle, et l’accident la routine.
Dans un État où la vie humaine est placée au-dessus de tout, une telle série aurait immédiatement déclenché des mesures fortes : suspension temporaire des activités de l’agence, audit technique des véhicules, ou encore encadrement strict des temps de conduite. Mais au Gabon, les bus continuent de circuler comme si de rien n’était.
Les familles endeuillées s’interrogent : qu’attend-on pour agir ? Un accident de plus ?
Logistique, garant de la sécurité des usagers, reste étrangement silencieux. Aucune suspension, aucune annonce publique, aucune sanction visible. Quant au gouvernorat du Woleu-Ntem, il semble se limiter à un rôle d’observateur, spectateur d’une tragédie qui se joue pourtant dans sa province.
Ce silence est lourd. Il laisse place à une impression dangereuse : celle que la compagnie Major Transport aurait plus de poids que l’État lui-même.
La mort de Judicaël ne peut pas être un chiffre de plus dans une statistique macabre. Le chauffeur impliqué devra répondre de ses actes devant la justice. Mais au-delà du conducteur, c’est tout un système qui doit être interrogé : celui qui laisse circuler des véhicules dangereux, qui ferme les yeux sur la fatigue des chauffeurs et qui tarde à réagir face aux drames.
Car une société se mesure aussi à la manière dont elle protège ses citoyens. Aujourd’hui, une question résonne dans les rues d’Oyem :
Qui tient réellement le volant de la sécurité routière : l’État… ou Major Transport ?
Pour la Une Woleuntemoise EGAHA Jonathan
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