Roi des Chantiers : un royaume où les Gabonais ne sont pas rois?

Le malaise grandit dans les rangs des employés du « Roi des Chantiers », entreprise de BTP implantée dans le nord du Gabon, plus précisément dans la province du Woleu-Ntem. Selon une enquête réalisée sur le terrain, plusieurs travailleurs gabonais dénoncent le nombre jugé excessif d’expatriés occupant des postes de haute responsabilité, reléguant les cadres locaux au second plan.

Dans leurs témoignages, les employés expriment une indignation croissante. « Nous sommes nombreux ici à avoir été formés dans les meilleures écoles du pays et à cumuler des années d’expérience. Pourtant, dès qu’il s’agit de postes de direction, la priorité est donnée aux étrangers », regrette un ingénieur gabonais.

Les constats de notre enquête confirment ce déséquilibre : la majorité des postes stratégiques  chefs de chantier, directeurs techniques, responsables logistiques sont confiés à des expatriés, parfois moins qualifiés que leurs collègues gabonais. Une situation qui, selon les travailleurs, mine le moral et compromet la politique de « gabonisation » de l’emploi tant vantée par les autorités.

Dans une province comme le Woleu-Ntem, où le chômage des jeunes reste préoccupant, ce choix managérial apparaît comme une véritable injustice. « On parle de transfert de compétences, mais dans la réalité, ce sont toujours les mêmes qui dirigent et les Gabonais qui exécutent », déplore un ouvrier.