Un nouveau "Capello supposé" dans le sport gabonais : le sale secret de Bitam

Publié le 9 août 2025 à 20:19

Un séisme secoue le football gabonais. La Fédération gabonaise de football (Fegafoot) vient de suspendre, à titre conservatoire, un ancien haut responsable de l'Union Sportive de Bitam (USB), Paul Lambert Nguema Ebang Toung, pour de graves accusations d'abus sexuels sur de jeunes joueurs. Cette affaire, qui éclate après plusieurs alertes ignorées, plonge le sport national dans une crise profonde et relance le débat sur l'impunité dans les coulisses du football.

La décision, prise lors d'une session d'urgence du Comité exécutif de la Fegafoot, fait suite à un rapport accablant de la Direction de la protection de l'enfance. Selon ce document, Paul Lambert Nguema Ebang Toung, qui a été le secrétaire général de l'USB, est au cœur d'allégations d'agressions sexuelles impliquant des mineurs. Bien que la Fegafoot ait agi, la suspension, "à titre conservatoire", soulève des questions sur la lenteur et la portée de la réaction de l'instance face à des faits qui seraient connus depuis un certain temps.

Dans les cercles du football gabonais, l'affaire fait grand bruit, mais ne surprend qu'à moitié. Des rumeurs d'abus circulent depuis des années, souvent étouffées ou mises de côté. Les jeunes joueurs, issus de milieux souvent précaires, sont particulièrement vulnérables à ce type de prédateurs qui profitent de leur position de pouvoir. Les "promesses de carrière" et l'accès au "cercle fermé" du football de haut niveau sont souvent utilisés comme leviers pour isoler et abuser les victimes.

La Fegafoot, par la voix de son secrétaire général, se veut rassurante et promet de prendre toutes les mesures nécessaires pour "garantir un environnement sûr et serein". Un discours bien rodé, mais qui contraste avec l'inaction passée. Pourquoi a-t-il fallu un rapport officiel pour agir ? Combien d'autres cas n'ont jamais été rapportés ? Ces questions restent en suspens.

Le cas de Paul Lambert Nguema Ebang Toung met en lumière une problématique plus large : celle de l'impunité qui règne au sein des instances sportives gabonaises. Les scandales se succèdent sans que de réelles sanctions, au-delà de suspensions temporaires, ne soient prononcées.

Pour la Fegafoot, le défi est de taille. Non seulement elle doit mener une enquête disciplinaire approfondie et transparente, mais elle doit aussi restaurer la confiance des familles et des joueurs. La suspension, bien que nécessaire, n'est que la première étape. L'ouverture d'une enquête officielle, en collaboration avec les autorités judiciaires, est indispensable pour que justice soit faite.

 

Le football gabonais, déjà fragilisé par des problèmes de gouvernance et de performance, est face à un de ses plus grands défis. Il ne s'agit plus seulement de gagner des matchs, mais de protéger ses talents les plus jeunes et de garantir un environnement sain, loin des prédateurs et de l'omerta. C'est à cette aune que sera jugée la crédibilité de la Fegafoot.


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