Okano : l’UDB nomme, le député dément, le peuple doute

Publié le 22 juillet 2025 à 01:28

Le rideau vient à peine de se lever sur la saison électorale 2025 que déjà, les premiers actes de la pièce politique virent au théâtre de l’absurde dans le département de l’Okano. Une scène pour le moins surréaliste s’y joue en coulisses, avec en première ligne un acteur politique bien connu : le Dr Daniel Obame Ondo, député de la transition.

Officiellement annoncé comme candidat aux sénatoriales pour le compte de l’Union pour la Démocratie et le Bien-être (UDB) dans une note interne qui aurait fuité, l’homme a, contre toute attente, été à nouveau nommé « commissaire politique » du parti présidentiel. Mais coup de théâtre : l’intéressé nie catégoriquement toute appartenance au parti et annonce haut et fort sa candidature indépendante aux législatives, dans le 3e siège du département.

« Je n’ai jamais adhéré à l’UDB », martèle-t-il. Une déclaration claire, nette, tranchante.

Alors, à quoi joue l’UDB dans l’Okano ?

Ce n’est plus un secret pour personne : la confusion semble être devenue une stratégie politique dans certains cercles du parti présidentiel. Quand un homme dit ne pas être membre d’un parti, et que ce même parti l’investit et le nomme à un poste stratégique, il ne s’agit plus d’une simple erreur administrative, mais d’un acte volontairement brouillon, voire manipulatoire.

Doit-on y voir un coup politique maladroit ou une volonté délibérée d’instrumentaliser une figure populaire pour verrouiller une circonscription ? Dans l’un ou l’autre cas, la supercherie est trop grosse pour passer inaperçue.

Et dans tout cela, le peuple ? Spectateur involontaire d’un feuilleton politique qui prend des airs de vaudeville.

À Medouneu, à Oyem comme dans les villages reculés du département, les rumeurs vont bon train. Certains voient dans cette affaire la main d’un clan local, bien décidé à éliminer la concurrence interne en semant volontairement la confusion. D’autres évoquent des investitures concoctées dans l’opacité la plus totale, entre copinage, arrangements de couloir et trahisons.

Des militants locaux, visiblement excédés, n’hésitent plus à s’exprimer :

« Comment peut-on nommer un homme à un poste de commissaire politique alors qu’il n’a jamais été dans le parti ? C’est une gifle à l’intelligence des électeurs. »

Ce mépris du discernement populaire, cette tendance à tout centraliser sans consulter les bases, est un poison lent pour toute formation politique, y compris pour un parti au pouvoir.

Les prochains jours seront décisifs. La publication des investitures officielles dira si le parti présidentiel est capable de corriger sa trajectoire, ou s’il choisit de continuer à avancer à tâtons, au risque de perdre définitivement sa crédibilité dans le nord du pays.

Car dans l’Okano, la mémoire électorale est longue. Le sentiment d’être pris pour des pions sur un échiquier national peut se transformer en vote sanction  ou en abstention massive.

Le Dr Daniel Obame Ondo, lui, avance. Il fait campagne, multiplie les rencontres, et revendique une posture libre. Pendant ce temps, l’UDB semble englué dans ses propres contradictions, tiraillé entre faux-semblants et intérêts divergents.

Pour La Une Woleuntemoise Camille le stratège


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