
Dans le paysage local, il y a des gens très occupés à réfléchir, à consulter, à élaborer des stratégies inclusives pour le développement. Et puis, il y a Alexis Nnang Ntseme, alias A2N, qui vient de démontrer en une seule action ce que certains peinent à faire en attendant des mandats: soutenir concrètement la jeunesse.
Le décor : le lycée protestant d’Ebomane, des élèves de terminale en pleine préparation du baccalauréat, avec les angoisses habituelles… sauf que cette année, ils ont reçu un coup de pouce de taille. Un million de francs CFA, gracieusement offert par Maître Nnang Ntseme, pour alléger les coûts des cours de soutien, des fournitures, et accessoirement, pour leur rappeler qu’ils comptent pour quelqu’un ici, maintenant.
Pendant ce temps-là, ailleurs dans la commune, des acteurs locaux haut placés s'activent dans l’inertie. On les croise souvent en photo lors des remises de prix, on les entend en boucle dans les radios locales parler de leur “attachement profond à l’éducation”. Mais quand il s’agit de sortir un billet pour acheter ne serait-ce que quelques annales de bac, c’est silence radio.
Les mêmes qui répètent que “les jeunes sont l’avenir” semblent bien pressés que cet avenir arrive… tout seul. Ou à coups de projets-pilotes qui ne quittent jamais la table des réunions. Résultat ? Des élèves livrés à eux-mêmes, des parents qui s’endettent pour quelques heures de soutien, et des discours qui vieillissent plus vite qu’un
programme scolaire.
Et voilà qu’un seul homme, sans tambour ni trompette, montre que l’action locale, ce n’est pas une promesse électorale, c’est une responsabilité. Pas besoin de programme quinquennal, ni d’un logo avec un slogan en majuscules. Un million. En cash. Pour ceux qui en ont besoin. Simple, direct, efficace.
Il serait peut-être temps que les autres s’inspirent. Pas pour faire “comme lui”, mais pour faire tout court. Parce que si chaque figure locale, chaque notable, chaque “influenceur politique communautaire” mettait autant d’énergie dans les actes que dans les discours, le lycée d’Ebomane aurait déjà sa bibliothèque numérique, son bus scolaire, et peut-être même une salle climatisée.
Alors la prochaine fois qu’un élu local ou un “acteur engagé” vous parlera de sa “vision pour la jeunesse”, demandez-lui simplement :
"Et vous, c’est combien pour les élèves cette année ?"

Pour La Une Woleuntemoise

NGOUA GROSJEAN
Expert en communication, diplômé en sciences de la communication et du langage. Passionné par le web journalisme, je crois en la puissance du numérique pour informer et analyser avec précision.
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