
Vendredi 13 juin, à Minvoul, un événement fait tache dans la rigueur qu’on attend des forces de sécurité. Un correspondant de la plateforme communautaire d’information “La Une Woleuntemoise”, Ndzu Ngoua Thierry Mesmin, alias Shakal Premier, a été violemment interpellé par le commandant de brigade de la gendarmerie locale, dans des circonstances qui soulèvent de sérieuses questions sur le respect de l’État de droit.
Selon plusieurs témoignages concordants, l’interpellation s’est déroulée sans convocation préalable, sans base légale claire, et dans des conditions particulièrement brutales. Menotté, malmené, menacé, le correspondant a vu son intégrité physique et morale gravement atteinte une situation alarmante qui mérite l’attention urgente des autorités judiciaires et des défenseurs des droits humains.
Le motif évoqué par le commandant ? Une interview menée par le correspondant, dans laquelle une citoyenne dénonçait des dysfonctionnements au sein du service communal du commerce. Des faits pourtant confirmés plus tard par un rappel à l’ordre officiel infligé au service concerné.
Plutôt que de suivre les voies légales, comme le droit de réponse, le commandant de brigade aurait lancé : “Ce type d’informations met les autorités en difficulté. Je suis Jack Bauer, je vais le déférer à Oyem.”
Une déclaration aussi absurde qu’inquiétante, révélatrice d’un glissement dangereux vers l’arbitraire.
Plus grave encore : la jeune femme interviewée aurait été forcée à enregistrer une vidéo de démenti, dans une tentative maladroite de camoufler des faits établis. Une forme de pression psychologique et d’intimidation inacceptable.
Mais ce n’est pas un cas isolé. Cette arrestation s’inscrit dans une série plus large d’interpellations arbitraires, opérées dans l’ombre, sous couvert d’abus de pouvoir, au mépris des procédures légales.
Il est donc légitime de poser publiquement la question suivante au commandant de brigade et à sa hiérarchie :
Quel article du Code pénal gabonais a été violé par ce passionné de l'information pour justifier une telle arrestation ?
Pourquoi n’a-t-il pas été convoqué de manière régulière, conformément au droit ?
Le frère a-t-il reçu une attestation de mise en écrou, comme l’exige la loi ?

Image de la libération de la victime
Derrière cet épisode, c’est tout un climat de matraquage psychologique qui se met en place contre les justiciables et les citoyens engagés. La peur, l’intimidation, le sentiment d’impunité se banalisent.
Ce qui s’est joué à Minvoul dépasse le simple excès de zèle. C’est un avertissement clair sur le déséquilibre croissant entre autorité et liberté, entre pouvoir et légalité.
Quand un agent de l’État utilise l’uniforme pour réprimer la parole citoyenne, c’est la démocratie qu’il piétine. Quand la matraque remplace le dialogue, c’est l’institution elle-même qui s’affaiblit.
Informer n’est pas un crime. Donner la parole n’est pas une provocation. Et enquêter, même sans carte de presse, reste un droit fondamental protégé par la Constitution gabonaise et les engagements internationaux du pays.
Cette affaire doit faire l’objet d’une enquête sérieuse, indépendante et publique. Non pour pointer du doigt, mais pour rappeler que dans un État de droit, l’uniforme ne donne jamais carte blanche.
Pour La Une Woleuntemoise

MEGNE M'ASSOUMOU Francis
Titulaire d'un DUT et d'une Licence Professionnelle en Commerce-Distribution de l'Institut Supérieur de Technologie de Libreville, ainsi que d'un Master 2 en Management des Organisations de SUP DE COM Libreville. Fort de 17 ans d'expérience dans une entreprise privée, il met sa passion pour le web journalisme au service de la communauté Woleuntemoise.


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