LA CIJ DONNE MONGOMO ET EBIBIYINE AU WOLEU-NTEM

Publié le 20 mai 2025 à 14:42

La Haye, 19 mai 2025  On pensait que c’était une simple affaire de frontières. Finalement, c’était une redistribution surprise d’identité nationale, un jeu de chaises musicales à l’échelle internationale, avec pour bande-son : « On va où là ? »

C’est officiel : selon la Cour internationale de Justice, Mongomo et Ebebiyin ne sont plus en Guinée équatoriale. Elles sont désormais… gabonaises. Voilà. Emballé, c’est pesé. Du jour au lendemain, comme dans un mauvais rêve administratif, Mongomo devient quartier périphérique de Medouneu, et ses habitants des Woleu-Ntemois, des Gabonais fraîchement pressés.

Mais le plus savoureux dans cette histoire ? C’est que le président équato-guinéen, né à Mongomo, est donc devenu Gabonais… sans même faire la queue à la DGDI. Un chef d’État en bonus, tombé dans l’escarcelle du Gabon comme un lot de fin de soldes coloniales. Les juristes applaudissent, les géographes s’arrachent les cheveux, et nous, on rit jaune.

Et comme si ça ne suffisait pas, voici le sucre dans les feuilles de manioc : Balthazar, l'acteur, celui qui miaulait à l'oreille de plusieurs

femmes du sommet de la République, l'homme aux 400 vidéos, devient lui aussi citoyen du Gabon. Sans serment, sans carte d’électeur, sans même un passage par le poste de gendarmerie d’Ewormekok. Un transfert plus rapide qu’une connexion Moov Africa.

Pendant ce temps, à Malabo, on se réjouit d'avoir gagné du pétrole en plus, mais le bas de la caisse blesse tout de même. Apparemment, se faire avaler deux villes et un président, ça passe mal, surtout avec une eau minérale tiède.

Car oui, dans ce scénario digne d’un feuilleton de TéléAfrica, le Gabon récupère deux villes et perd trois îles, dont Mbanié, petit caillou très convoité qu’on soupçonne de flotter sur un océan de pétrole. La CIJ a jugé que la fameuse “Convention de Bata” de 1974, invoquée par Libreville, valait à peine plus qu’un vieux ticket de bus SOGATRA. Pas de valeur juridique, il n’y a pas de ngori.

Résultat : le Gabon a gagné des terres, mais perdu des barils. Une victoire que même ma grand-mère qualifierait de : De qui se moque-t-on ?

On échange des cocotiers contre des bulletins de vote à Mongomo, des gisements offshore contre des villages à bitumer. Un vrai combo gagnant pour les chroniqueurs politiques… un peu moins pour le budget national.

La Cour a fondé son jugement sur la Convention franco-espagnole de 1900, comme si l’Histoire devait se régler avec un compas, une règle et une carte dessinée par deux Européens qui n’ont jamais mis un pied dans la forêt équatoriale. Et dire qu’on se battait encore en 2024 pour poser des bornes GPS… alors qu’il suffisait d’aller fouiller dans la malle arrière des archives coloniales.

Aujourd’hui, les populations de Mongomo se réveillent Gabonaises sans consultation, sans référendum, sans même un petit discours de bienvenue. Surprise totale. Certains demandent déjà s’ils doivent s’inscrire à la CNAMGS ou attendre la prochaine tournée présidentielle pour toucher leurs kits scolaires.

Dans les rues de Libreville, la nouvelle fait fureur : “Le Gabon a récupéré un président !” ironisent les internautes. “Il ne manque plus qu’un nouveau stade à Mongomo, et on pourra l’intégrer à la CAN 2027.” Mais d’autres sont plus grinçants : “On a gagné Mongomo, mais on n’a toujours pas d’eau au PK12.” La magie des décisions internationales.

Et pendant que la CEEAC, ainsi que tous nos voisins de la Centrafrique, nous regardent et attendent, que Malabo digère sa surprise, et que Balthazar fasse son changement d’adresse, le Gabon savoure à moitié sa victoire : deux villes de plus, mais trois îles de moins. Un président en prime, mais un flou juridique total.

Et maintenant ? Peut-être une fête d’intégration pour Mongomo, avec fanfare de la gendarmerie et remise de drapeaux ? Ou alors un “Dialogue National Transfrontalier” pour décider si Ebebiyin aura droit à une mairie secondaire ?


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