Saint Joseph de Mitzic : L’école catholique où même les anges n’osent plus poser leurs ailes

Publié le 19 mai 2025 à 15:14

Au beau milieu de la commune de Mitzic, entre deux virages et quelques grincements d’amertume, se dresse (ou plutôt tente de tenir debout) l’École Privée Catholique Saint Joseph. Une institution que l’on disait jadis prestigieuse, aujourd’hui réduite à un décor de film d’apocalypse où les enfants apprennent à lire, écrire et... éviter de se prendre un pan de mur sur la tête.

Si les saints protègent les âmes, il serait peut-être temps qu’ils pensent à renforcer les toitures.

Saint Joseph, ce n’est pas une école : c’est une reconstitution historique grandeur nature de ce à quoi ressemblait une salle de classe en 1952… mais sans entretien depuis cette date. Les bâtiments tombent en lambeaux, les fenêtres ont déclaré leur indépendance, et les murs suintent la fatigue.

Mais ne vous inquiétez pas : les élèves, eux, sont toujours là. Ils jouent sur la nationale (grâce à Dieu et à leur bonne étoile), traversent seuls, n’ont pas de toilettes, et pour la surveillance ? Un chapelet et beaucoup d’espoir.

On parle souvent de « l’école de la vie »... mais là, on a franchi la 

ligne jaune. Ici, c’est la survie scolaire avec supplément poussière bénite.

Il faut quand même parler de l’acteur principal dans cette comédie divine : l’Église catholique. Car oui, cette école est sous sa gestion. Et pourtant, pendant que le plafond menace de s’écrouler, les quêtes s’envolent chaque dimanche comme les colombes du Saint-Esprit.

Baptêmes, confirmations, mariages, obsèques  tout y passe, sauf les travaux de rénovation. On aurait pu croire que l’argent récolté servirait à améliorer les conditions d’apprentissage des enfants. Mais visiblement, c’est plus facile d’investir dans des cierges parfumés que dans du ciment.

On aime bien dire chez nous : « Quand tu veux construire une chapelle, demande à un croyant ; quand tu veux construire une école, prie pour un miracle. »

Il est frappant de constater qu’au Gabon, certaines paroisses ressemblent à des palais alors que leurs écoles associées évoquent des prisons désaffectées. L’école Saint Joseph a formé des ministres, des enseignants, des prêtres même ! Aujourd’hui, elle forme surtout des champions du parcours d’obstacles et des athlètes de la fuite en cas d’effondrement.

Si Jésus revenait à Mitzic, il commencerait sans doute par faire un peu de maçonnerie avant même de prêcher. Parce que là, ce n’est plus une école, c’est un test de foi en béton armé (ou ce qu’il en reste).

Nous lançons un appel :

  • À Madame Camélia Ntoutoume Leclercq, Ministre de l'Éducation, qui sait que les chiffres du ministère ne révèlent pas toujours la réalité du terrain. Venez voir, vous serez servie.

  • Mais surtout, à l’Église catholique du diocèse d’Oyem : vous avez les clés du royaume, mais vous semblez avoir égaré celles de la salle de classe.

À force de prêcher l’amour du prochain sans penser à ses conditions de scolarisation, on finit par produire des générations qui ne croient plus qu’en elles-mêmes. Et c’est bien dommage.

En conclusion, on ne demande pas un miracle, ni une apparition divine, ni même une messe spéciale. On demande juste des toilettes, des murs solides, une clôture et un peu de décence. Parce que même les églises les plus sacrées peuvent devenir coupables quand elles se taisent devant l’indignité.

Mais bon… tant que les fidèles continuent à donner, pourquoi repeindre les murs quand on peut repeindre les comptes bancaires ?


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