
Oyem, Gabon Le lycée catholique d’Angone s’est réveillé avec un chagrin long comme le mois de janvier. Une salle de classe endeuillée, un cartable orphelin, une chaise vide. Jean Richepin Meye M’Asseko, élève de 3e B, a tiré sa révérence dans des circonstances aussi floues qu’une promesse électorale. Et depuis, tout le monde y va de son couplet mystique. Entre congossa numérique, révélations de Ganga et silence administratif, le récit tangue entre drame familial, surnaturel de quartier et grande confusion.
Sitôt le décès annoncé, les réseaux sociaux ces tribunaux populaires à bande passante illimitée ont dégainé leur version. Selon le récit viral (et franchement virulent), notre jeune frère aurait pactisé avec une secte digne du film nigérien le club des milliardaires, signant un contrat mystico-financier à 50 000 francs CFA la semaine contre son propre sang, avec au menu final, l’offrande sacrificielle de son petit frère. Rien que ça. Satan et ses sbires n’auraient pas pu faire meilleure campagne de recrutement.
Mais voilà : la famille, elle, n’a ni vu de billets violet, ni ressenti l’odeur du luxe dans la maison. Pas de nouvelles fringues, pas de téléphone
neuf, pas même une paire de claquettes améliorée. “Mon fils vivait comme avant,” affirme la mère, visiblement usée par la douleur et les questions.
Dans ce climat de peur et d’incompréhension, la médecine classique jette involontairement l’éponge. Et comme souvent dans nos quartiers, on file chez le ganga. Là-bas, entre une infusion de feuilles, d iboga et deux incantations, le tradi-praticien entre en transe et voit… un sac jaune. Oui, au cœur même de l’établissement scolaire angone, les élèves auraient ramassé un butin ésotérique : objets bizarres, bague à tête de serpent et, selon le Ganga, le passeport direct vers la tombe. Louis (Jean Richepin pour l’état civil) aurait pris la “mauvaise pioche”. Et le démon n’aurait pas attendu l’examen blanc pour le convoquer ailleurs.
Sous la pression des interrogatoires mystiques (et probablement une décoction corsée d iboga), le jeune homme aurait avoué avoir trouvé la bague, avant de la perdre. Le Ganga, sûr de son diagnostic, accuse l’objet diabolique d’avoir condamné le garçon. Mais là encore, rien de confirmé par la victime elle-même : ni pacte avec le diable, ni

versements hebdomadaires. Silence céleste.
Avant de partir, le jeune garçon aurait dit à sa mère : “Si Dieu me rappelle, que sa volonté soit faite.” Une phrase simple, presque biblique, qui en dit long sur la lucidité de l’adolescent face à son sort. La mère, entre larmes et soupirs, avoue son impuissance. Elle n’a pas les moyens d’enquêter, ni même de trancher entre le discours du Ganga , les juges de Facebook et celui de la raison. Elle appelle donc un peu comme on jette une bouteille à la mer les autorités à faire la lumière. Parce que, tout de même, un sac mystique dans un lycée catholique, c’est sensée être plus rare qu’un cours de physique sans interruption de courant.

Voici enfin les questions qui semblent fâchées mais qui pourtant mérite leurs pesant d'or
Comment un jeune garçon de famille modeste aurait-il pu manipuler 50 000 francs par semaine sans éveiller le moindre soupçon ? Où sont passés les autres élèves impliqués dans cette chasse au trésor macabre ? Comment un tel objet a-t-il pu entrer et surtout rester dans un établissement censé transmettre des connaissances, pas des malédictions ? Et pendant que certains s'interrogent, d'autres s'indignent : n'est-ce pas là un énième cas où le surnaturel vient camoufler les lacunes bien humaines de notre système scolaire, médical et social ?
En attendant que les autorités si elles daignent se pencher sur cette affaire daignent trier le vrai du faux, les élèves du lycée d’Angone continuent de réviser leurs cours dans l’ombre de cette tragédie. Et dans les quartiers, le nom de Jean Richepin Meye M’Asseko circule désormais comme celui d’un martyr moderne, pris dans les filets invisibles d’un destin trop lourd à porter.
Pendant ce temps, la bague, elle, reste introuvable. À croire que même les objets mystiques savent quand il est temps de disparaître.
@Pour La Une Woleuntemoise

Javys MENDOME
Jeune étudiant woleuntemois passionné de journalisme. Je mets ma plume au service du droit à l’information dans le Septentrion, avec rigueur, courage et une bonne dose de vérité.
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Commentaires
Merci pour l'éclairage c'est plus plausible que le torchon qui nous a été servi
Une mère est toujours là pour protéger son enfant peut importe les conditions, il existe bel et bien une secte dans ce lycée,moi même j'ai fait mes classes là-bas et j'ai perdu des condisciples a cause de cette section,et une fois dans le passé cette secte avec été démantelé par des autorités et certains jeunes avaient même fait la prison
merci pour cet analyse digne d'une étude rigoureuse.
MR Mendome merci pour les éclaircissements.
Bcp de courage à cette Maman