
Nommer un spécialiste de l’environnement à la tête du ministère du Pétrole ? Il fallait oser. Le gouvernement gabonais l’a fait, confiant les clés du secteur le plus polluant et le plus lucratif à Sosthène Nguema Nguema, un homme au CV aussi long qu’un pipeline.
Né en 1974 à Oyem, le nouveau ministre coche toutes les cases du bon technocrate. Formé entre Masuku, Poitiers et Lyon, bardé de diplômes en chimie, biologie, géologie, génie de l’environnement, et même en gestion des risques, il aurait pu devenir le cauchemar des compagnies pétrolières. Au lieu de quoi, le voilà chargé de les superviser.
Son parcours professionnel ressemble à un manuel du bon ingénieur QHSE : certifications ISO, sécurité, environnement, audits en série… De quoi faire transpirer tous les exploitants peu soucieux des normes. Mais rassurons-nous, il a aussi fréquenté le secteur privé et les grands projets d’exploitation du sous-sol gabonais, comme Belinga, preuve que sa fibre écologiste sait faire des compromis.
Côté politique, Sosthène Nguema Nguema n’a pas attendu la transition pour se faire entendre. Militant du mouvement "Ça suffit
comme ça" devenu ironie du sort un slogan presque nostalgique il s’est imposé dans les coulisses des campagnes, jusqu’à coordonner celle du président Oligui Nguema dans son fief du Woleu-Ntem. Résultat : le voici propulsé à la tête d’un ministère aussi stratégique que sensible.
À lui désormais de concilier les milliards attendus du pétrole et les belles promesses de développement durable. Une équation complexe, où l’on espère que ses multiples diplômes pèseront plus que les intérêts bien huilés du secteur.
Reste à savoir si l’homme du changement saura vraiment changer les choses ou simplement leur donner une meilleure apparence.
@Pour La Une Woleutemoise

NGOUA GROSJEAN
Expert en communication, diplômé en sciences de la communication et du langage. Passionné par le web journalisme, je crois en la puissance du numérique pour informer et analyser avec précision.
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